Handicap Migrants
Il fuit la Syrie en fauteuil roulant

En 2014 déjà, l'association Handicap International publiait un chiffre indiquant qu'un blessé par explosion sur quatre devait être amputé en raison de la déterioration des structures de soins.
Interrogé par l'AFP, Abou Fahed s'explique: "J'aurais pu sauver mes jambes si j'avais été soigné à temps. Mais les forces syriennes m'ont gardé en détention une semaine et m'ont amputé."
Survenue au cours de l'été 2013 dans une ville proche de Damas tenue par des rebelles, cette explosion a changé la vie d'Abou Fahed, qui était alors coiffeur.
Sur son
fauteuil roulant
, il s'apprête à rejoindre la Macédoine dans le but de gagner l'Europe du Nord. Son rêve, obtenir des soins :
"Je veux gagner un pays où je pourrai avoir une vraie prothèse et suivre une rééducation."
Aidé d'autres migrants valides, notamment pour traverser des routes accidentées, boueuses, ou des zones difficiles, il se rapproche petit à petit de son but et déclare: "Sans mes amis, je ne serais jamais arrivé jusqu'ici."
Cependant, malgré le soutien du Forum Européen des Personnes Handicapées qui condamne le manque d'humanité dans le traîtement des migrants depuis jeudi dernier, Abou Fahed et ses compagnons de voyage doivent le plus souvent patienter pendant des heures aux frontières pour passer d'un état à un autre et ne sont que rarement aidés par les autorités locales dans leur périple.
Dans cette guerre qui a déjà dépassé la limite du million de blessés au début de l'année 2015, le jeune homme fait partie des 250.000 d'entre eux contraints d'être amputés, ce qui correspond à peu de choses près au nombre de morts depuis le début du conflit en 2011.
Une journée spéciale migrants est prévue sur Vivre FM le 18 septembre 2015