Paralympiques

Paralympiques : Marie-Amélie Le Fur, athlétisme

A 23 ans, Marie-Amélie Le Fur est déjà l'une des meilleures athlètes handisport mondiales. Championne du monde des 100m et 200m en 2011, la Vendômoise compte ramener une médaille d'or de Londres avec, pourquoi pas, un triplé 100m-200m-longueur.

L e 31 mars 2004, la vie de Marie-Amélie Le Fur bascule. La faute à une voiture qui lui coupe la trajectoire lors d'un trajet en scooter. Le diagnostic est une double fracture tibia-péroné et un talon détruit. Après trois jours de réflexion, les médecins prennent la décision d'amputer en-dessous du genou gauche. « Au début, cela m'est tombé dessus, raconte-t-elle de sa voix douce, et puis rapidement j'ai été soulagée de cette décision. Il aurait fallu beaucoup de temps pour tenter de soigner cette jambe. Au final, cette amputation est peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver pour reprendre le sport  ». Tout est dit. Car le sport a toujours pris beaucoup de place dans sa vie. Avant son accident, elle se distinguait dans les épreuves de demi-fond en participant à des cross et en courant le 1000m. Et puis, elle se rajoutait des activités « sportives » au sein de l'école des jeunes-sapeurs pompiers de Vendôme, avec l'ambition tenace de devenir plus tard pompier dans le civil. Bac, Licence STAPS, puis Ecole des Officiers des pompiers, le projet était bien ficelé. D'un coup, l'accident brise le rêve.

Retrouver les sensations du sport

Une nouvelle vie commence, ou plutôt « elle continue ». Un mois et demi après sa sortie de l'hôpital, elle reprend doucement l'entraînement avec Cyrille Nivault, qu'elle a connu chez les pompiers. Il s'agit de retrouver des sensations, de revenir aux bases. « Le demi-fond n'étant plus possible, je me suis donc dirigé vers le sprint, précise-t-elle, mais il a fallu habituer mon corps aux efforts brefs et intenses  ». Avec juste la volonté de retrouver le plaisir de courir, elle participe à ses premiers Championnats de France handisport en 2005. Les sensations égarées reviennent petit à petit. A  16 ans, c'est l'équipe de France senior qui l'attend et un triplé en argent sur 100m, 200m et à la longueur lors des mondiaux. « En reprenant l'athlétisme, je ne pensai absolument pas au haut-niveau handisport. Je me faisais plaisir avant tout. Et puis avec ces trois médailles, j'ai compris que j'avais le niveau pour aller plus loin  ». Vers les Jeux Paralympiques de 2008. Dans le Nid d'Oiseau, nom donné au magnifique stade de Pékin, Marie-Amélie Le Fur remporte deux médailles d'argent sur 100m et au saut en longueur dans la catégorie des amputés tibiales. Quatre ans après sa chute en scooter, elle s'enroule du drapeau tricolore pour un tour d'honneur devant un public conquis.

« J'ai une vie bien remplie. Ajoutons-y de l'or »

Mais si à présent, on pensait à l'or ? Pour cela, elle décide de s'entraîner davantage, sans pour autant négliger ses études. En septembre 2010, elle part vivre à Montpellier pour préparer son Masters à la Fac de sport et elle intègre un groupe d'entrainement local, tout en suivant la programmation des entraînements de son premier coach. Les résultats ne se font pas attendre ; avec deux titres mondiaux en 2011, assortis de deux records d'Europe sur 100m et 200m. Régulière également à plus de 5m au saut en longueur, les Jeux de Londres 2012 restent bel et bien en point de mire, avec des objectifs élevés. Elle se consacre alors exclusivement à l'athlétisme avec neuf entraînements par semaine : une vraie vie de professionnelle ! Pourtant, elle n'oublie pas de vivre non plus, « J'ai une vie bien remplie, des gens qui m'entourent, des projets professionnels, personnel, de couple. Je suis heureuse ». Ajoutons-y de l'or à Londres, pourquoi pas ?

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