autisme

L'Aide sociale à l'enfance, pas apte à juger des cas d'autisme?

Avec une mauvaise prise en charge, les enfants autistes sont poussé à l'isolement (image d'illustration, FRED CC)
Avec une mauvaise prise en charge, les enfants autistes sont poussé à l'isolement (image d'illustration, FRED CC)

Depuis la mi juillet, plusieurs dizaines d'associations de familles de personnes autistes dénoncent le travail de l'Aide sociale à l'Enfance. Elles accusent l'ASE de manquer de compétence dans le diagnostique et la prise en charge des enfants autistes.

C'est l'affaire Rachel qui a cristallisé la colère des associations. Cette jeune mère de l'Isère s'est vue retirer la garde de ses 3 enfants autistes après décision de justice lundi dernier. Les raisons invoquées par la ASE auprès du juge d'enfant : la mère a inventé le handicap de ses enfants afin de percevoir les allocations handicap et qu'on puisse parler d'elle. Durant un temps le placement chez les grands-parents avait été évoqué. Mais le juge n'a pas préférer donner suite.

Plus de 130 associations soutiennent Rachel dans son combat. D'autres témoignages pointent du doigt des procédés similaires où les parents sont accusés des maux de leurs enfants. Des indications qui semblent pourtant éloignées du discours tenu par les institutions. Michel Eymenier, membre de l'Association Nationale des directeurs de l'Enfance et de la Famille souligne de son côté une évolution des pratiques.

Une situation difficilement compréhensible donc qui amène à se pencher sur les prérogatives des ASE. Car celles-ci semble jouer sur les deux tableaux. D'une part sur l'accompagnement et d'autre part sur le signalement. Le problème, c'est que les ASE ne semblent pas disposer des experts nécessaires pour traiter des questions du handicap. Encore moins de spécialistes qui pourraient se pencher sur la de la question de l'autisme et de son accompagnement. Michel Eymenier de l'Andef, reconnaît à ce titre un décalage dans la prise en charge des enfants autistes.

Un débat qui risque de s'éterniser si l'État ne prend pas ses responsabilités. C'est le système dans son entier qui faut, semble-t-il, revoir de fond en comble.