Simplification

Ségolène Neuville, Ministre en charge du handicap : "Simplifier, c'est très compliqué"

Ségolène Neuville aux côtés de Thierry Mandon, Secrétaire d'Etat chargé de la simplification et d'Emmanuel Macron, Ministre de l'économie
Ségolène Neuville aux côtés de Thierry Mandon, Secrétaire d'Etat chargé de la simplification et d'Emmanuel Macron, Ministre de l'économie
Ségolène Neuville présentait, lundi 1er juin, une dizaine de mesures pour simplifier les démarches administratives des personnes handicapées. "Simplifier, c'est très compliqué, mais je ne lâcherai rien", a affirmé la Secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées au micro de Vivre FM.

Que dîtes-vous aux personnes handicapées qui trouvent que les démarches administratives sont encore très compliquées?

Je leur dis que c'est en train de changer. C'est en train de changer très rapidement, en particulier grâce aux méthodes numériques. Il y a 10 ou 15 ans, on ne pouvait pas faire ce qu'on fait actuellement : la dématérialisation des échanges entre les Maisonsdépartementles des personnes handicapées (MDPH) et les Caisses d'allocations familiales (CAF). C'est un élément essentiel, qui permet d'éviter aux personnes d'apporter plusieurs fois un même document. Quand on apporte une fois une pièce administrative, on en comprend l'utilité, mais quand on doit le faire plusieurs fois, on ne comprend pas.

Je parlais ce matin avec une personne aveugle qui a des prothèses à la place des yeux, et qui se demande pourquoi elle doit justifier tous les 5 ans de son handicap.

Oui, de la même façon on peut demander régulièrement à des personnes si elles sont toujours paralysées, ou ce type d'inepties. Cela fait partie des chantiers qu'il va falloir ouvrir, mais on comprend bien qu'il ne s'agit pas seulement de simplification, il y a aussi tout un enjeu médical derrière. Il faut être capable de juger si quelque chose est réversible ou pas.

En fait, simplifier, c'est très compliqué, mais on est très motivés et donc moi je ne lâcherai rien. Tous les jours dans ce Ministère on arrive à débusquer quelque chose qui peut être simplifié. Ça prend du temps, mais ça avance.

Il y a aussi des inquiétudes sur la dématérialisation. Certaines personnes ont encore besoin d'être accompagnées dans leurs démarches administratives. Pour elles, Internet fait peur.

Tout à fait. Autant le numérique peut être formidable pour améliorer l'accès à un certain nombre de services et de droits, autant il peut aussi être un facteur d'exclusion. J'y suis extrêmement vigilante, comme l'est l'ensemble du Ministère des Affaires sociales. La secrétaire d'Etat chargée du numérique, Axelle Lemaire, est elle aussi très sensible à cette question. Je crois qu'il faut qu'il y ait les deux : quand les gens ont Internet et veulent faire leurs démarches comme ça, ils doivent pouvoir le faire, et puis il faut qu'il y ait, toujours, des accueils humains. Et pour faciliter l'accès au numérique, des jeunes en emploi d'avenir et en service civique seront présents dans toutes les institutions (MDPH et CAF) pour permettre aux personnes handicapées d'apprendre à se servir des ordinateurs.

La simplification repose beaucoup sur les MDPH et les Conseils généraux. Est-ce qu'il n'y a pas un risque que certains jouent le jeu et d'autres pas?

Vous savez, je vois régulièrement les directeurs et les directrices des MDPH, et ils sont preneurs de la simplification, ce sont même les premiers à avoir fait des propositions de simplification. Par exemple, l'allongement de l'AAH vient des directeurs de MDPH. Eux, ils ont tout intérêt à ça, parce qu'ils aiment leur métier, ils ont envie d'accompagner les personnes handicapées. Et donc plus on simplifie les taches administratives, plus ils pourront se consacrer pleinement à leur mission.


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