Agressions sexuelles

Viol sur mineurs handicapés, un prêtre condamné à 18 ans de prison

Plus d'une vingtaine d'enfants, certains atteints d'une déficience mentale légère, ont subi des viols et des agressions sexuelles entre 1970 et 2011. L'auteur des faits, un prêtre septuagénaire du Nord de la France, a été condamné jeudi à 18 ans de prison ferme par la cour d'assises de Douai.

"Plusieurs enfants sont atteints d'une déficience mentale légère au moment des faits. Beaucoup sont livrés à eux-mêmes. Pour certains la violence règne régulièrement au sein du domicile familiale", explique à Vivre FM Jean-Philippe Broyart, avocat de l'association Enfance et Partage, partie civile au procès.

Philippe Detré, le prêtre condamné à 18 ans de prison ferme, a connu au départ les parents qui fréquentent son église. "Quand ça se passe mal à la maison, les enfants vont se réfugier chez l'abbé . Dans d'autres cas c'est une volonté délibérée des parents de se débarrasser des enfants pendant plusieurs semaines", raconte l'avocat du barreau de Valenciennes.

Les faits d'agressions sexuelles et de viols se sont déroulés pendant les voyages organisés par le curé ou au sein du presbytère. Les plus jeunes ont six, sept ans. Le double pour les plus âgés.

La procédure reconnaît vingt-cinq victimes entre 1970 et 2011. Toutes n'ont pas été identifiées. Il est parfois difficile de localiser les personnes. L'abbé Detré a implicitement admis à l'audience qu'il y avait davantage de victimes.

La première plainte n'est déposée qu'en 2012. "Il faut se remettre dans le cadre de l'éducation de années 1970.  La religion était beaucoup plus présente au sein des familles qu'à l'heure actuelle. Ce n'était pas possible qu'un prêtre commette ces actes. Les enfants qui ont tenté de les révéler reçoivent des gifles et sont traités de menteurs par leurs parents", raconte l'avocat du barreau de Valenciennes.

Un silence qui aura duré trente ans. "C'est destructeur de garder un tel secret. Le parcours de vie pour la plupart est extrêmement difficile, plusieurs se sont suicidés, d'autres sont complètement sous curatelle, certains ont tout perdu leur épouse, leur famille, leur travail, leur vie sexuelle. Des vies brisées."