Télévision

"J'ai appris à Thierry Mariani à utiliser un fauteuil roulant"

• 15 décembre 2014 à 15:42

Samia Ghali, élue PS de Marseille, en parent divorcée en quête d’un appartement. Jean-Luc Romero (élu PS) en militant cherchant à convaincre les passants de voter aux élections. Bernard Accoyer, ancien président UMP de l’Assemblée nationale, lui retourne à ses premières amours : les urgences comme médecin. Quand à Thierry Mariani, député UMP des français de l'étranger et ancien ministre du transport, il se retrouve assis dans un fauteuil roulant pour vivre une journée le quotidien d'une personne handicapée.

Non vous ne rêver pas, dans Politiques Undercover, la nouvelle émission de D8 diffusée ce soir à 20h50, les politiques passent une journée au contact des citoyens. L'intégralité de l'émission est bien-entendu filmée en caméra cachée.

Au cours du documentaire, on retrouve Thierry Mariani, ancien ministre des transports, accompagné d'Aurdey Loulon, une jeune femme de 28 ans réellement handicapée, qui l'a accompagné toute la journée. Loin de leur statut d'élus, "le principe de l'émission, confie Audrey Loulon, c'est d'amener des personnes politiques à se mettre à la place de monsieur ou madame tout le monde pour voir les problèmes rencontrés selon les situations. Dans mon cas c'était dans les transports en commun. Donc j'ai été amené à accompagner l'ancien ministre des transports Thierry Mariani en fauteuil roulant en situation réelle. . "

"On se dit qu'avec les politiques, il y aura peut-être un peu plus d'impact"

Son visage vous dira peut-être quelque chose ce soir lorsque vous regarderez l'émission. Audrey Loulon à 28 ans, cela fait huit ans qu'elle se déplace en fauteuil roulant, suite à un accident. Il y a trois ans elle avait déjà participé à un programme de ce type sur france 4 et cela s'appelait "Dans la peau d'un handicapé". A l'époque, Audrey accompagnait quatre personnes valides lambdas dans les rues parisiennes. L'idée était la même : se mettre dans les "roues" d'une personne en situation de handicap moteur afin de mieux se rendre compte des difficultés quotidiennes rencontrées lorsque l'on se déplace en fauteuil roulant. 

Pour cette nouvelle émission ce qui a séduit Audrey c'est le fait de travailler avec des personnalités politiques : " Je trouvais que c'était intéressant, on se dit il y aura peut-être un peu plus d'impact."

La rencontre s'est faite très simplement le jour du tournage. Après avoir échangé quelques temps sur son parcours, Audrey a donné quelques astuces au député afin qu'il arrive à se déplacer, car lorsque l'on n'a jamais fait avancé un fauteuil roulant tout parait compliqué et le député à très vite perdu de sa superbe : "  lorsqu'il est arrivé, il avait une certaine assurance, une certaine prestance et quand il s'est mis dans le fauteuil, il y a eu un retournement de situation en fait. Il me posait pleins de questions, il ne savait pas comment s'y prendre."

"A force d'avoir des difficultés on sentait qu'il n'était pas bien..."

Pendant une journée Thierry Mariani s'est retrouvé dans un fauteuil roulant à devoir s'adapter aux aléas quotidiens. L'objectif de cette journée était en premier lieu de se déplacer en fauteuil roulant. Comment fait-t-on lorsque l'on se retrouve du jour au lendemain, après un accident ou autre, en fauteuil ? Puis dans un second temps comment prend-t-on les transports en commun ?

Pour un ancien ministre des transports, la découverte fut un choc : " On est parti pas loin des champs Elysées et on est allé en fauteuil jusqu'à la place de l'Etoile pour prendre le RER... déjà le trajet ça grimpe pas mal, comme un peu partout dans Paris, il y a des faux-plats donc déjà pour Monsieur Mariani c'était compliqué de maitriser et diriger le fauteuil roulant pour le première fois." Audrey raconte ensuite que ce jour-là les ascenseurs du RER étaient en révision : " impossible de prendre le RER, ce jour-là les problèmes se sont succédés  et ce n'était pas du tout calculé, c'est le quotidien des personnes handicapées dans Paris, les ascenseurs en panne...on a l'impression à chaque fois que c'est un sketch mais à chaque fois que je suis allée à Paris j'ai eu un problème . Au début il (Thierry Mariani) ne disait rien sauf qu'au bout d'un moment, à force d'avoir des difficultés on sentait qu'il n'était pas bien, il faut être très patient et à un moment on le sentait très frustré, il était assez étonné de ma patience il ne s'était pas préparé à ce que se soit si compliqué. Pour un simple trajet on a mis quatre heures !"

Grimer les personnalités politiques pour ne pas biaiser les réactions des passants

C'est une émission très attendue. Lorsque l'information a fuité le mois dernier, une polémique s'est très vite installée : faut-il que les politiques participent à ce genre d'émission et de plus grimés ? De nombreuses personnalités du monde politique se sont exprimées, notamment François Fillon. Pour l'ancien premier ministre si ces élus "ont besoin de se déguiser pour aller voir la vraie vie, ils ont un vrai problème". D'autres comparent ce programme à une "télé-réalité des politiques". Une comparaison que réfute le producteur Olivier Hallé et  le patron de D8, "il s'agit d'une série de documentaire d'immersion".

Pour Audrey Loulon qui a passé une journée en compagnie de Thierry Mariani, "l'idée de se grimer c'était vraiment pour ne pas biaiser les réactions des personnes qu'il rencontrait. On voulait que les personnes s'adressent à lui comme à une personne lambda handicapée pas comme un ministre".