Vincennes SDF

Exclusion : Marie Arlette Carlotti rencontre des SDF au bois de Vincennes

Un campement de SDF dans le bois de Vincennes, 180 personnes y vivent
Un campement de SDF dans le bois de Vincennes, 180 personnes y vivent

La ministre déléguée chargée de la Lutte contre les exclusions rencontrait mercredi 18 juillet des sans-abri vivant dans le bois de Vincennes. La membre du gouvernement a jugé qu'il fallait "trouver des solutions précises" pour eux et "ne pas faire des promesses".

Mme Carlotti a été chargée par François Hollande de préparer pour la mi-octobre un plan quinquennal pour l’égalité, la dignité et pour la lutte contre la pauvreté et les exclusions, qui sera lancé par une grande conférence prévue en octobre. La ministre, qui participait à une maraude organisée par Emmaüs, a précisé mercredi soir qu’elle espérait finaliser les pistes à mettre en œuvre dans ce plan pour le 17 octobre (date de la journée mondiale de lutte contre les exclusions).

Pas de miracle dans l’air

Environ 180 personnes dorment actuellement sous des tentes dans le bois de Vincennes. Beaucoup sont étrangers (Bulgares, Roumains), certains sont des personnes en souffrance psychologique ou souffrent d’addiction, « et plusieurs vivent dans le bois depuis plus de 8 ans  », a précisé Sylvia Thénard, une des deux maraudeurs d’Emmaüs, qui parcourt le bois tous les jours à la rencontre de ces exclus.

Vivre dehors est aussi difficile pendant la période estivale que l'hiver et les SDF meurent plus l'été. « Même si ces décès sont moins médiatisés  » soulignent régulièrement les associations.

« Ce nouveau gouvernement, c’est d’abord le respect des gens », a assuré la ministre, estimant que beaucoup de sans-abri avaient été « blessés » par les discours du précédent gouvernement sur l’assistanat. « Il faut qu’on trouve des solutions bien précises, il ne faut pas faire des promesses » qu’on ne peut pas tenir, a-t-elle ajouté, soulignant que le gouvernement n’allait « pas faire de miracles du jour au lendemain ».

 « Aidez-nous  »

Mais pour faire des propositions, « il faut rencontrer ceux qui sont dans cette galère », a-t-elle expliqué. « Je suis pleine d’enthousiasme, car c’est de l’espoir que j’ai rencontré ce soir, mais j’ai aussi les épaules lourdes, car je me sens chargée de beaucoup de responsabilités », a confié la ministre à l’issue de sa visite.

 « Aidez-nous », lui a demandé un des sans-abri, qui campe dans le bois depuis deux ans et demi. « Les gens qui sont là, ce n’est pas un choix. (…) Ce ne sont pas des fainéants. Ils cherchent du travail, et même certains en ont », a expliqué cet homme d’une quarantaine d’années, souhaitant garder l’anonymat comme tous les sans-abri du bois.