Exploit

Un Paris-Bruxelles pour l'accessibilité

50 personnes handicapées et valides se sont élancées ce matin de Paris pour rejoindre la capitale belge. Un défi sportif pour sensibiliser aux problèmes d'accessibilité.

500km en 5 jours. Le top départ du Paris-Bruxelles en équipage mixte a été donné ce matin à 8h sur le parvis de Notre-Dame. A l’initiative de l’association Mobile en Ville, 50 personnes à la fois handicapées et valides vont rejoindre la capitale belge. L’initiative a pour but de sensibiliser le public aux problèmes liés à l’accessibilité. Les 6 sportifs en fauteuil sont accompagnés par 34 pousseurs en roller et 10 organisateurs.


"Les rollers trouvent que les routes ne sont pas très plates", explique Catherine Dupont, 50 ans, atteinte d'une sclérose en plaques. "Nous en fauteuil il y a des trous, des bosses, mais on est habitués. Le seul souci à mon niveau c'est de ne pas trouver de toilettes handicapées quand on en a besoin. Mais c'est aussi pour ça que l'on passe, c'est justement pour sensibiliser les gens à ce niveau là. Une personne normale va aller dans un café et trouver une toilette pour se soulager alors que nous, nous devons attendre encore et encore."


Le dépassement de soi avant tout


L’association n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 2012, en marge des Jeux Olympiques de Londres, Mobile en Ville organise un Paris-Londres dans les mêmes conditions : les participants repèrent les routes, vérifient leur praticabilité pour les fauteuils avant de se lancer dans la course. Le défi est une réussite et abouti à la création d'une association jumelle anglaise Wheels and Wheelchairs. Tout comme le Paris-Londres, l’édition du Paris-Bruxelles favorise les voies vertes et les routes peu fréquentées par les automobilistes. "On ne peut pas prévoir tous les soucis sur la route mais c'est notre capacité de réactivité qui va faire que ce défi va être quelque chose de grand", poursuit Catherine Dupont. 


"Tout le monde n'a pas le même handicap. Certains peuvent se servir  de leurs mains, d'autres pas, certains du langage, d'autres pas. Mais ça ne les empêche pas d'être assis dans des fauteuils et de faire le défi avec nous. Il y a un dépassement de soi aussi bien pour les gens en fauteuil que pour ceux en roller", résume Catherine DupontL’équipage traversera Margny-lès-Compiègne, Saint Quentin, Maubeuge en France, Nivelle et enfin Bruxelles. A chaque étape, une caravane de sensibilisation s’installera dans les villes traversées. Elle proposera notamment aux personnes valides des ateliers pour se se mettre à la place d'une personne en fauteuil. Les 50 participants franchiront la ligne d'arrivée vendredi sur la place de la Monnaie à Bruxelles.