Troubles Fessée

Parents, n'abusez plus de la fessée !

La fessée, une affaire de famille
La fessée, une affaire de famille
La fessée est une punition à risque. C’est l’enseignement qui pourrait être tiré d’une étude canadienne parue lundi. Celle-ci évoque une augmentation des risques de problèmes psychologiques chez les personnes ayant reçu des fessées durant leur enfance.

L’AFP vient de communiquer les conclusions d’une étude menée par une équipe de chercheurs canadiens auprès de 653 adultes. Les résultats, publiés dans la revue américaine Pediatrics, révèlent une fréquence accrue de problèmes psychologiques à l’âge adulte chez les personnes ayant reçu, durant leur enfance, des fessées et châtiments corporels légers. Ces problèmes prennent la forme de désordres comportementaux ou d’addiction à l’alcool ou à la drogue.
Les sévices sévères (ceux laissant des bleus ou causant des blessures) ou de nature sexuelle, ont été exclus de cette étude.

Des risques réels mais limités

Les chercheurs estiment entre 2 et 7 % les risques supplémentaires de présenter des pathologies mentales à l’âge adulte. Ces chiffres « démontrent que les punitions corporelles sont un facteur de risque pour l'apparition de problèmes mentaux à l'âge adulte », commente Victor Fornari, directeur du département de psychiatrie infantile au North Shore-Long Island Jewish Health System à New York, qui n’a toutefois pas participé à l'étude.


La psychologue Angélique Cimelière, spécialisée dans le coaching parental, n’est guère surprise par ces conclusions. Elle explique ainsi que la consommation de drogue ou d’alcool, en tant que pratique addictive, est souvent le reflet d’un malaise familial. L’existence d’un cadre familial non sécurisant favoriserait la recherche de ses propres limites par le biais de ce type de consommation.


Des désordres mentaux accrus chez les adultes ont déjà été relevés par plusieurs études, tout comme des comportements agressifs. Mais ces recherches s’intéressent à des personnes ayant reçu des sévices plus sévères.

Une exception française

Interdite dans trente-deux pays, la fessée demeure en France un mode de punition plébiscité par une écrasante majorité de parents et grands-parents ; selon une étude réalisée dans les années 2006/2007 par l’Union des familles en Europe (UFE), 95 % d’entre eux pensent que « la fessée fait partie des traditions françaises ».  Un chiffre qui ne laisse pas présager d'une remise en cause de cette exception française.