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Hollande, un an après, vu par l'UMP

Fréderic Bouscarle est fondateur et président de l’association Handipop et secrétaire national au handicap à l’UMP.
Fréderic Bouscarle est fondateur et président de l’association Handipop et secrétaire national au handicap à l’UMP.
Pour Frédéric Bouscarle, le bilan de l'action de François Hollande est catastrophique. Sa politique semble guidée par une "volonté de détruire l’esprit de la loi 2005". Un retour sur les acquis conquis par les gouvernements de droite est à redouter.

Pour l’UMP, l’action du gouvernement socialiste en matière sociale combine des régressions avec des renoncements, quand il ne pêche pas par une absence de décisions politiques.

Un premier couac, la décentralisation

La décentralisation est le plus grand sujet d’inquiétude de l’UMP. « Transférer les Maisons départementales des personnes handicapées, ainsi que les établissements et service d’aide par le travail, sous la seule responsabilité des Conseils généraux, remet en question le principe d’égalité et de participation de la loi de février 2005. »

Suite aux protestations des  associations, le gouvernement a retiré cette mesure. Mais Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation, veut la réintroduire. « Ces réformes vont de facto encourager la politisation de la gestion administratiVe des dossiers des personnes handicapées » et créer des inégalités importantes d’une région à une autre.

L’UMP dénonce le « désengagement de l’Etat » et craint que les personnes en situation de handicap « deviennent des variables d’ajustement des coupes budgétaires. »

L’amendement 274, une négation de l’égalité d'accès à l’école

Le gouvernement a reculé sur un deuxième sujet. L’amendement 274 qui figurait dans la loi de refondation de l’école a été retiré « dans la précipitation » suite à « un tollé général ». Les mots de l’UMP sont durs. « Les députés socialistes ont voulu mettre un terme à l’égal accès à l’école des élèves handicapés en balayant d’un revers de main le combat des parents, des écoles et des enseignants pour l’égalité des chances. »

Une reculade sur la question de l’assistance sexuelle aux personnes handicapées

Lors de sa campage, François Hollande avait promis un débat sur la sexualité des personnes en situation de handicap.  Une discussion sur l’assistance sexuelle pour les personnes qui n’ont pas accès à leur corps était prévue. Mais « il fait fi de cette promesse ». Ses ministres quant à eux, « refusent d’aborder ce sujet avec les personnes handicapées ».

Pas de réformes en vue

Le gouvernement pêche donc par mesure intempestive ou par reculade. L’UMP lui reproche aussi son immobilisme, et notamment sur la question de la lutte contre la pauvreté. Frédéric Bouscarle déplore que les personnes handicapées aient été oubliées dans le Plan de lutte contre la pauvreté. Or, « sur les 8 millions de pauvres, beaucoup le sont à cause de leur handicap ».

De même, « sur le plan de l’emploi, nous attendons toujours les propositions de Monsieur Hollande alors que le taux de chomâge des personnes handicapées est deux fois plus élévé que la moyenne nationale ». 

« Les personnes handicapées, ce n’est pas sa priorité »

« François Hollande n’avait même pas voté la loi de février 2005 ! » explique Frédéric Bouscarle. Pour lui, c’est un signe qui dit bien à quel point le parti socialiste est peu investi dans les questions sociales. « Le handicap, c’est un sujet qu’on attribue au Parti Socialiste. C’est faux. Toutes les lois en faveur des personnages handicapées ont été votées par les gouvernements de droite. Aujourd’hui, ils sont en train de tout détricoter. »

« Il veut retarder l’échéance 2015 pour l’accessibilité. Pour nous ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas comme ça qu’on traite et qu’on soutient les 10% de nos citoyens en situation de handicap »

« Les acquis de la loi de février 2005 sont le fruit d’un long combat pour la situation de 10 millions de Français. Tout retour en arrière est inacceptable », a conlu Frédéric Bouscarle.