Politique hollande

« Le changement, nous l'attendons encore ! »

Vincent Assante est membre du bureau national du Parti de Gauche et responsable des questions sociales.
Vincent Assante est membre du bureau national du Parti de Gauche et responsable des questions sociales.
A l’occasion de l’anniversaire de l’accession de François Hollande à la présidence de la République, Vincent Assante a livré à notre rédaction un premier bilan des actions du gouvernement en direction des personnes en situation de handicap. Pour lui, le nouveau gouvernement manque de volontarisme par manque de moyens.

L’accessibilité

L’inquiétude la plus grande concerne l’accessibilité des bâtiments. Il s’agissait d’une des priorités annoncées par François Hollande. Lors du vote de la loi de 2005, l’objectif était d’étendre l’accessibilité du bâti et des transports pour 2015.

Un rapport sur les normes dans le bâtiment a été rendu par deux parlementaires, un socialiste et un UMP. Il prévoit de remettre en cause des normes qui concernent l’accessibilité du cadre bâti. Vincent Assante y voit la « trace de différents lobbies du bâtiment qui tentent d’amoindrir la loi de 2005 qui n’était déjà pas suffisamment performante ».

L’enjeu de l’accessibilité est un enjeu d’avenir. Il est impératif de ne pas avoir « une vision à court terme ». « Les personnes âgées vivent de plus en plus longtemps mais ont un risque très grand de rupture d’autonomie ». Les appartements qui leur étaient accessibles ne le seront bientôt plus.

L’accessibilité du cadre bâti et des transports est donc une question d’intérêt général qui justifie que le gouvernement engage « des moyens financiers forts avec une volonté politique forte ». Ce qui, selon lui, est loin d’être le cas.

La loi de compensation et du soutien à domicile

La loi du 11 février 2005 créait un droit de compensation pour les personnes en situation de handicap. Il pouvait se décliner en aide humaine ou technique. 10 ans après, les résultats sont mitigés, et François Hollande ne s’engage pas pour une amélioration de la situation. « Le nombre d’heures attribuées aux personnes qui bénéficient de prestations de compensation est de moins en moins importante par rapport au début de sa création ».

La décentralisation

Le Parti de Gauche s’inquiète de « l’acte III de la décentralisation ». Le gouvernement veut conférer aux collectivités des responsabilités et notamment rattacher les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) aux collectivités.

Pour Vincent Assante, il s’agit d’une mesure dangereuse, qui peut provoquer un abandon des politiques en direction des personnes handicapées. « L’histoire nous a montré, depuis vingt ans, qu’à chaque fois que le gouvernement a donné plus de responsabilités aux collectivités, il ne leur a pas donné les moyens financiers de les assumer. Les départements risquent alors d’être étranglés financièrement, ce qui provoquerait des inégalités de plus en plus fortes selon que l’on habite dans les Hauts-de-Seine ou la Lozère. »

« Une situation plus que mauvaise »

Le Parti de Gauche s’inquiète de l’immobilisme du gouvernement pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes handicapées, ou encore pour accompagner la scolarisation des enfants en situation de handicap.

Le problème central est la volonté politique de réduire le déficit par une baisse des dépenses publiques qui s’oppose radicalement aux besoins réels du pays.

 « Comme le dit l’Oganisation Mondiale de la Santé, on peut être ou ne pas être en situation de handicap selon que l’on rencontre un certain nombre d’obstacles. La logique voudrait donc qu’on s’attaque à ces obstacles. Tout ça se réduit à une question de moyens. Or, le gouvernement choisit une politique dite de baisse de dépenses publiques ».

Vincent Assante déplore que « le nouveau gouvernement place ses pieds dans les pas de l’ancien gouvernement » Avant tout, il faudrait « rompre avec les dikats de baisse des dépenses qu’accepte le gouvernement français lorqu’il rencontre ses homologues européens ».