Carlotti Chevalgate

Viande de cheval : les associations dans l'attente

Les associations attendent pour accepter la redistribution des plats contenant de la viande de cheval.
Les associations attendent pour accepter la redistribution des plats contenant de la viande de cheval.
Suite à l’autorisation donnée par Benoît Hamon pour la redistribution des plats cuisinés retirés de la vente, Marie-Arlette Carlotti réunissait ce mardi les associations afin de recueillir leur avis sur les suites à donner à cette opération.

Interrogé sur RMC le 28 février, le ministre de la Consommation Benoit Hamon déclarait qu’il autorisait la redistribution auprès des associations caritatives des plats cuisinés retirés de la vente, pour fraude. le ministre rappelait à cette fin "la disposition réglementaire qui prévoit qu'on puisse faire le don de produits qui ont connu un défaut d'étiquetage", tout en précisant que "ceux qui bénéficieront de ces plats devront être informés de ce qu’ils vont manger, et qu’on leur dise qu’il s’agit de viande de cheval".

Pour faire le point sur les dispositions à prendre, suite à cette décision, Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée de la lutte contre l’exclusion, a réuni mardi dernier les associations qui fournissent de l'aide alimentaire aux plus démunis. A l’issue de cette réunion, "rien n’a été décidé", a déclaré la ministre. Elle a précisé qu’une prochaine réunion avec les opérateurs industriels se tiendrait "dans les 8, 10 jours".

Les quatre associations, Croix-Rouge française, Restos du Cœur, Banques alimentaires et Secours populaire, présentes à cette réunion, n’ont donc pas arrêté leur choix d’accepter ou non les plats à base de cheval retirés de la vente pour les redistribuer. Elles s’accordent sur le fait d’attendre la prochaine réunion avec les industriels avant de se prononcer.

Les premières réactions des associations reprises dans le Figaro Magazine

Louis Callens, du Secours populaire dit avoir sondé des bénéficiaires pour savoir s’ils accepteraient ou non ces produits : 90 % ont répondu "pourquoi pas ?", "Si on n'est pas malade, on veut bien prendre, parce qu'aujourd'hui, on a du mal à se nourrir".

Le directeur de l'action sociale à la Croix-Rouge, Didier Piard, sur la question de savoir si on peut donner aux plus démunis des produits retirés de la vente, affirme : "à partir du moment où la personne est avertie et a la possibilité de choix, je ne vois pas où est le problème".

Avis partagé par Olivier Berthe, président des Restos du Cœur pour qui la personne bénéficiaire devra "être parfaitement informée du contenu" des plats et devra avoir le choix de l’accepter ou pas. Il ajoute qu’"une totale sécurité sanitaire sera la condition sine qua non.". "Il faudra aussi que les produits soient donnés dans des quantités qui nous permettent de les distribuer sans rompre l'équilibre nutritionnel".

Pas de dons de la part des opérateurs indélicats

"Les opérateurs qui se seraient révélés indélicats" et "auraient trompé sciemment leur clients" verront  "leurs produits systématiquement écartés" des dons, a mentionné Marie-Arlette Carlotti. Egalement interrogée sur les conditions fiscales accordées aux entreprises donatrices, elle a estimé qu'il fallait "qu'ils fassent un petit effort quand même, s'ils veulent donner".