Ayrault, santé

Jean-Marc Ayrault lance à Grenoble sa stratégie nationale de santé

Jean-Marc Ayrault présentait vendredi "sa stratégie nationale de santé".
Jean-Marc Ayrault présentait vendredi "sa stratégie nationale de santé".
Vendredi 8 février, en déplacement à Grenoble, avec les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, le premier ministre a lancé le nouveau chantier de la "Stratégie nationale de santé"

Dès le début de son intervention, le premier ministre a fait état « des inégalités de plus en plus criantes dans l’état de santé de nos concitoyens et leur accès aux soins ». Il affirme son refus de voir se développer une médecine à deux vitesses et rappelle, à ce sujet, que le ministère de la Santé s'était déjà attaqué à la question des dépassements d'honoraires et à celle des déserts médicaux. Il a, cependant, souligné la nécessité d'aller plus loin, en engageant « une réforme structurelle de notre système de santé ».

Apprendre à dépenser mieux

Le Président de la République, au congrès de la Mutualité le 20 octobre dernier, avait « tracé les contours » de la stratégie nationale de santé. Comme l’a rappelé le premier ministre, cette stratégie, consiste « à dépenser mieux ». Il faut, certes, assurer le retour à l'équilibre des comptes de l'assurance maladie sans rationner les soins ; mais, surtout, améliorer la coordination entre les praticiens et les établissements, c'est-à-dire organiser une continuité entre la prévention, les soins et l’accompagnement du patient.

Pour ce faire, il s’appuiera sur les travaux d'un comité de sept membres, "hautes personnalités du monde de la santé et de la recherche" ; une équipe pluridisciplinaire qu’il a nommée.

Une médecine de parcours

La réorganisation du système de santé passe par une « médecine de parcours, qui repose sur la coopération des professionnels et l’implication des patients », assortie d’un meilleur usage de l’hôpital. La « médecine de parcours » doit s’articuler autour de la personne : travail en équipe des professionnels de santé, décloisonnement entre la médecine de ville et l'hôpital, entre la recherche et le soin, amélioration de la gouvernance du système de santé, entre autres.

Les réformes à venir

L'une des priorités rappelées par Jean-Marc Ayrault est celle des déserts médicaux. « Une réflexion doit s’engager pour rapprocher la formation et les besoins ». Le Premier ministre veut également développer l’e-santé et la télémédecine ainsi que la recherche dans le domaine médical. Il souhaite aussi améliorer la prévention (qui ne représente que 2 % des dépenses de santé) et la prise en charge de la santé mentale. Il entend enfin, « qu’une réflexion soit menée » sur l’administration de la santé, devenue, selon lui, « un archipel, avec autour de l’État central, une myriade d’agences sanitaires et de caisses ».

L’ensemble de ces réformes seront incluses dans la loi de santé publique qui sera présentée en 2014.